Soumaya Bencherki,
Les-enseignants-determines-a-faire-entendre-leur-voix-aupres-du-ministere-de-leducation-nationale..jpg Les enseignants déterminés à faire entendre leur voix auprès du ministère de l'éducation nationale. Les enseignants et les instituteurs prennent d’assaut le département de l’Éducation nationale depuis trois semaines. Ils sont quelques milliers à manifester devant les locaux du département de tutelle pour exiger du ministère qu'il réponde à leur dossier revendicatif, notamment l’avancement à l’échelle 10. Il s’agit plus précisément de plus de 6 000 enseignants et instructeurs, titulaires de licence, a fait savoir Abderrahim El Kherratia, enseignant et coordonnateur média de la coordination nationale des enseignants titulaires de licence, exclus de la promotion sur diplôme. « Au fil des jours, les grévistes deviennent de plus en plus nombreux et leur nombre est appelé à augmenter dans les jours qui viennent », a précisé le coordonnateur. Autrement dit, les grévistes n’ont nullement l’intention de baisser la garde. «Aujourd’hui, nous sommes plus de 6 000 personnes à protester à Rabat et devant les locaux du ministère malgré les conditions climatiques sévères, et nous resterons sur notre position jusqu’à ce que nos revendications soient satisfaites», a affirmé Abderrahim Kherratia, dans une déclaration au «Matin». Une situation déplorable, surtout lorsqu’on sait que des milliers d’élèves, à travers le Maroc, n’ont pas mis les pieds dans les classes depuis trois semaines, à défaut d’enseignants. Aujourd’hui, ce sont les promotions 2012 et 2013 des professeurs de l’enseignement primaire, secondaire et collégial, titulaires de licences qui sortent dans les rues de Rabat pour scander les mêmes revendications que celles de leurs prédécesseurs. Ils sont venus en masse à Rabat pour dénoncer l’attitude adoptée par le gouvernement à leur égard. Et pour cause, les enseignants de ces deux promotions n’ont pas bénéficié d’un avancement à l’échelle 10. Même s'ils ont obtenu une licence, ils sont restés casés à l’échelle 9. Ainsi, ils réclament leur droit «le plus ordinaire», comme l’a qualifié Abderrahmane Kherratia, la promotion sur diplôme. Les doléances de ce groupe d’enseignants se basent sur certaines dispositions juridiques. Il s’agit principalement de l’article 108 du statut particulier du personnel du ministère de l’Éducation nationale, mais qui n’est plus en vigueur, puisq'uil a été amendé par un décret. Cet article donne droit à l’avancement par voie de diplômes universitaires ou de diplômes équivalents. Une pratique qui était en vigueur pour une période transitoire de 5 ans (de 2003 à 2008). Abderrahmane Kherratia, au nom des enseignants et instituteurs des deux promotions, précise que la principale revendication des manifestants est de les faire bénéficier d’une promotion sur diplôme, et ce à l’instar des promotions 2008, 2009, 2010 et 2011, qui ont se sont vues attribuer cette promotion, suivant le décret exceptionnel portant sur la promotion sur diplôme, élaboré en vertu d'un accord signé entre les enseignants titulaires de licence et le département de tutelle en novembre 2011 sous l’ère d’Ahmed Khchichen, ancien ministre de l’Éducation nationale, pour régler le statut des promotions 2008, 2009 et 2010. À l'heure actuelle, les promotions 2012 et 2013 des enseignants et instituteurs titulaires d’une licence se trouvent coincées entre un décret (2.11623) désuet qui n’est plus applicable, une nouvelle décision de l’ex-ministre de l’Éducation nationale, Mohamed El Ouafa, du 13 mars 2013 et portant sur la promotion sur diplômes, mais qui exclut ces deux promotions, selon le principe juridique de la non-rétroactivité. À cela s’ajoute un autre mécanisme juridique, en l’occurrence le décret sur les centres régionaux des métiers de l'éducation et de la formation, l’unique voie pour le recrutement des enseignants et dont la diplomation donne l’accès à l’échelle 10, selon Abderrahmane El Kherratia. De fait, les futures promotions seront mieux loties que celles de 2012 et 2013. En tout cas, les enseignants «lésés» restent fortement attachés à leur dossier revendicatif et se livrent à tous les jeux de protestation. Des sit-in devant les locaux des départements en charge de ce dossier, à savoir les ministères de l’Éducation nationale, mais aussi la Fonction publique ainsi que le département des Finances, également au menu des marches dans les artères de Rabat pour faire entendre leurs voix. Jeudi dernier, les grévistes ont protesté devant les locaux du siège du PJD, au quartier des Orangers, non loin du département de l’Éducation nationale, sauf que les forces de l’ordre ont fait avorter cette tentative. Aller jusqu’au bout… ! Les grévistes sont déterminés à poursuivre leur combat jusqu’à ce que le ministère réponde à leurs revendications. Ils dénoncent fortement l’attitude du nouveau ministre de l’Éducation nationale qui a fermé toutes les voies du dialogue avec les enseignants. une réunion entre le ministre Rachid Belmokhtar et un représentant du syndicat devrait avoir lieu vendredi dans l’après-midi, selon Abderrahmane El kherratia, de la coordination nationale des enseignants.
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